News

40 ans, 40 portraits | Ann Avril
Ann Avril a suivi la formation en communication de l'Ircom en 1991. Après un passage en agence de communication, elle a plongé dans le monde associatif. Ann est aujourd'hui la directrice générale de l'UNICEF France. Elle nous raconte son parcours !

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Ann Avril, j'ai 55 ans et je suis directrice générale de l'UNICEF France depuis 2021. Je suis maman de jumeaux de 26 ans. J'ai intégré l'Ircom en 1991, après un BTS en communication, et j'ai rapidement commencé ma carrière professionnelle.
Après cinq années passées dans l'agence de communication Artea Communication, fondée par un ancien de l'Ircom (voir le portrait de Vianney Mallein), j'ai rejoint le secteur associatif. J'ai eu diverses expériences au sein de la Fondation Perce-Neige, de l'association Frères d’Hommes, de Médecins Sans Frontières et, aujourd’hui, de l’UNICEF.
Pourquoi avoir choisi le monde associatif ?
Chez Artea Communication, nous avons travaillé pour les Dames du Calvaire, qui gèrent l’un des plus grands centres de soins palliatifs, la maison médicale Jeanne Garnier. Nous avions été sollicités pour organiser son inauguration, à une époque où de nombreux jeunes étaient touchés par le VIH, une maladie encore mal prise en charge alors.
Au-delà de l’événement, nous avons mené une campagne pour promouvoir les soins palliatifs comme une médecine à part entière, en insistant sur la prise en compte de la douleur des patients et de leurs accompagnants. Ce travail m’a profondément marquée.
Cette expérience a été une révélation pour moi. Une opportunité s'est ensuite présentée, et j'ai eu la chance d'être recrutée par une autre agence pour être détachée chez un client, l'association Perce-Neige. C’est ainsi que j’ai intégré le secteur associatif.
Quelles sont vos missions aujourd’hui ?
Ma mission principale est d’animer mon équipe et de diriger une organisation qui compte environ 150 salariés et 5 000 bénévoles.
Je suis également en charge du déploiement de la stratégie de l’UNICEF en France, qui repose sur deux axes majeurs :
- La collecte de fonds auprès du secteur privé,
- La défense des droits de l’enfant en France, y compris dans les territoires d’outre-mer.
Qu’est-ce qui vous motive dans votre vie professionnelle et personnelle ?
J’apprécie la diversité des missions qui me sont confiées : marketing, communication, gestion rigoureuse des ressources… Mais aussi l’aspect politique, car nous travaillons avec de nombreux acteurs publics. En tant que représentation officielle de l’UNICEF en France, nous avons une responsabilité importante.
L’international est également un moteur fort : nous collaborons avec les siège de l’UNICEF, basés à New York et à Genève, ainsi qu’avec des programmes de terrain financés grâce aux donateurs.
Enfin, l'énergie et la qualité des personnes avec qui je travaille sont essentielles. Mon rôle consiste à fédérer une équipe et à travailler avec des interlocuteurs variés. Même lorsque nous avons des opinions différentes, nous recherchons ensemble des solutions consensuelles.
Un souvenir professionnel qui vous a particulièrement marquée ?
L’expérience qui m’a le plus marquée est celle vécue chez Perce-Neige. J’y ai été marquée positivement par les personnes en situation d’handicap, et depuis mon regard est plus bienveillant, ils ont changé ma vision du handicap, ma façon d’entrer en interaction avec elles.
Ça m’a bouleversée.
Un autre souvenir marquant, mais plus douloureux, est ma première mission de terrain avec Médecins Sans Frontières. J’étais au Malawi, dans un hôpital en pleine brousse qui ressemblait à un mouroir, un lieu de désolation. Nous étions à une époque où le VIH faisait des ravages, et les traitements disponibles en Europe ou aux États-Unis n’étaient pas encore accessibles en Afrique.
Ce qui m’a le plus frappée, c’est l’attente très digne de ces patients qui savaient qu’ils allaient mourir et les soins portés par les médecins, les infirmières qui étaient impuissants face à la maladie.
Je ne pensais pas que de telle scènes pouvaient exister… mais cela m’a donné envie de me battre pour faciliter l'accès aux traitements vitaux pour les personnes défavorisées dans les années qui ont suivies.
Que représente l’âge de 40 ans pour vous ?
40 ans, c’est le plus bel âge, car on a acquis une maturité certaine sur la dernière dizaine. On a confiance en soi, on est encore jeune, on a de l’énergie, et souvent, les enfants ont grandi, on peut envisager différemment les projets professionnels.
Mais c’est aussi l’âge des virages : où des changements importants peuvent survenir, tant sur le plan personnel que professionnel. C’est un âge où l’on se pose des questions essentielles.
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.